|
Sandrine
REVOL
Née
le 23 août 1981 (le jour de la Ste Rose)
à Avignon (Vaucluse)
1 grand frère et 1 grande sur
Réside à St Saturnin les Avignon
Profession : Educatrice sportive
Loisirs : manger ! ramasser les champignons et
donc me promener, aller au cinéma, écouter
de la musique (du rock en général
mais aussi un peu tous les styles), voir des match
de rugby
Clubs : CVC Montfavet (1991-1995), AC Bollène
(1996-1997), VC La Pomme Marseille (1998-2003),
VC St Julien en Genevois (2004)
Palmarès
1ère à Fontès (2003), 1ère
à Voreppe (2003),
Championne Méditerrannée (2002,
2003), Championne de Provence (2002), Championne
de Provence contre-la-montre (2002, 2001), 1ère
à Seyssin (1997), 1ère à
Salon de Provence (1997)
Championnats de France : 33e à Briançon
(Elites, 2002), 14e à Bollène (Juniors,
1999)
|
Vélo
Féminin Online : Sandrine, avant toi, ta
soeur, Sylvie, a pratiqué la compétition
cycliste me semble-t-il. Viens-tu d'une famille sportive
et cycliste ?
Sandrine Revol : Je suis
issue d'une famille de musiciens, de rugbymans, sportive
qui s'intéresse à tout quoi. On est venu
au vélo par hasard. Mon père a fait du
rugby à assez haut niveau, et ma mère
a pratiqué plusieurs sports mais surtout en loisir.
Mais avant qu'on ne commence à faire du vélo,
on allait souvent voir le Tour de France quand il passait
pas trop loin de la maison. C'était un peu notre
journée de vacances en famille.
VFO : Quand as-tu commencé à faire
du vélo en compétition ?
SR : J'ai débuté
en pupille 2 au Vélo Club Montfavet. Au début,
j'étais "douillette" : je n'aimais
pas me faire mal, je pleurais souvent sur le vélo,
je n'aimais pas les jeux, ni le cyclo-cross. Mais tous
les mercredi, j'étais là. On avait un
super éducateur, il m'a vraiment donné
goût au vélo. A cette époque-là
je n'aimais pas la compétition, c'était
plus la camaraderie qui m'intéressait.
VFO : Qu'est-ce qui t'as donné
l'envie de pratiquer ce sport ?
SR : Un peu comme toutes
les petites filles, j'ai fait de la danse classique.
Je devais avoir 5 ans quand j'ai commencé, mais
c'était un peu trop tranquille pour moi et mon
gabarit était un peu gênant, j'étais
presque aussi grande que les plus grandes qui avaient
au moins 10 ans de plus ! J'ai arrêté vers
l'âge de 7 ans. Entre temps, j'avais commencé
une grande carrière de violoniste
J'en
ai fait environ 5 ans. Mais, en fait, toutes ces activités
étaient bien trop tranquilles pour moi
Et tous les mercredi après midi, mon frère
et ma sur s'amusaient bien en faisant du vélo
C'est comme ça que je suis venue au vélo.
En fait, je voulais tout faire comme eux !
VFO
: A tes débuts, tu disais avoir souvent pleuré
sur ton vélo, mais désormais, on te voit
souvent avec le sourire ou en train de plaisanter sur
le vélo...
SR : J'ai toujours aimé
rigoler sur le vélo. En minimes-cadettes, je
chantais pendant les courses ! Pour moi, le vélo,
c'est une forme de détente donc je me laisse
facilement aller. On me dit souvent que j'ai un rire
communicatif ! Et pourtant, dans la vie de tous les
jours, je suis quelqu'un d'assez réservée.
VFO : Tu es parmi les plus grandes
du peloton, avec tes 1,82m. Avec ce gabarit, quelles
sont tes principales qualités sur un vélo
?
SR : 1m83, je viens encore
de grandir ! J'ai même pris une demi-pointure.
Tous les hivers, je fais ma petite poussée de
croissance !Je crois que suis plus rouleuse que sprinteuse
! Mais ça se travaille ! Et j'aime beaucoup les
descentes !
VFO : Avec ton gabarit, on t'imagine volontiers
avoir de bonnes dispositions pour les disciplines 'routières'
de la piste, poursuite et course aux points. Pourtant,
je n'ai aps souvenir t'avoir déjà vu sur
une piste ?
SR : C'est assez folklorique
! Quelques personnes ont essayé de m'initier
à la piste mais, c'est pas du gâteau !
J'ai assez peur, et puis, par chez moi, il n'y en a
pas beaucoup d'installations. La piste la plus proche
est à Cavaillon. Elle fait 400m et elle est autour
d'un terrain de rugby. Sinon, il faut descendre sur
Marseille. Mais j'aimerais bien essayer la poursuite,
j'aime bien ce genre d'effort.
VFO : Et le cyclo-cross ne t'attire pas
non plus ?
SR : J'en ai fait en sortant
des rangs juniors. Mais ce n'est vraiment pas mon truc
Je ne passe pas sous les branches !
VFO : Et puis, c'est peut être mieux
pour le matériel : il parait que tu en casses
déjà pas mal sur route, c'est vrai ?
SR : C'est vrai que je
n'arrête pas de casser des rayons, parfois deux
par deux ! Mon frère, lui, cassait carrément
des axes ! Ca doit être de famille ! Je n'ai pas
eu beaucoup de chance pour le matériel cette
saison. Chaque ennui, c'était avec mon vélo
de chrono. La première fois, c'était pour
la Flèche Gascogne, où je casse le dérailleur
la veille de la course. La deuxième fois, c'était
le jour du Championnat de Provence de chrono : le matin
même, j'aillais faire un petit décrassage
et la manette de dérailleur arrière a
lâché, si bien que je suis arrivée
quelque peu stressée au départ, mais je
me suis pas mal débrouillée globalement
ce jour-là...
VFO : Lorsqu'on t'entend parler,
on devines tout de suite que tu es originaire du Sud
de la France. Tu y demeures toujours ?
Le climat doux doit favoriser ton entraînement
en période hivernale, non ?
SR : Je crois que j'y demeurerai
toujours. C'est une très belle région.
Les saisons sont assez agréables, les hivers
sont doux et les étés sont chaleureux
! Et j'aime le soleil. Et pour rouler, c'est le pied
! Mais pendant l'hiver, il y a un petit inconvénient,
minime mais qui a son pesant : c'est le mistral. Quand
il souffle, il transperce les vêtements, t'es
scotchée à la route et à chaque
rafale, tu manques de tomber. Et quand il gèle
en même temps, c'est terrible. Mais sinon le reste
du temps il fait bon. Ca arrive qu'il neige, mais il
en tombe 5 cm et en 3 jours, il n'y en a même
plus l'ombre d'un millimètre. En ce moment, le
matin, il fait frais, les températures sont négatives
mais dans la journée il fait environ 10 voire
15°C. On n'est pas à plaindre.
VFO : Comment abordes-tu la façon
de t'entraîner ? Tu travailles avec un entraîneur
?
SR : J'ai un entraîneur.
Il me suit depuis le mois de juillet 2003. Je suis incapable
de m'entraîner seule, il me faut quelque chose
de planifié. Sinon, à l'entraînement,
en ce moment, je préfère rouler en groupe
mais le reste de l'année je suis assez solitaire
sur le vélo.
VFO
: Ces dernières années, tu étais
licenciée au Vélo Club La Pomme Marseille.
Au cours de cet hiver, tu as muté au Vélo
Club de Saint Julien en Genevois, alors qu'Edwige Pitel
est annoncée au Vélo Club La Pomme Marseille.
Qu'est-ce qui a motivé ton changement ?
SR : Il y a même
une néo-calédonienne qui a signé
à La Pomme. J'avais besoin de changer d'air.
J'ai beaucoup appris du vélo grâce à
eux, mais j'avais envie de courir en équipe et
ils ne voulaient pas en faire une. Et puis, pour la
saison 2003, c'était nos parents qui nous menaient
sur les manches de Coupe de France ou alors il fallait
se débrouiller seule. C'est pas toujours évident.
VFO : Si une équipe du même style
que le VC St Julien s'était créée
en Provence, avec des filles licenciée dans ce
Comité, Antomarchi, Camboulives, Pitel, Desbouys,
etc., y serais-tu allée ?
SR : Quelqu'un avait envie
de faire une telle équipe dans un grand club
de la région mais il y a eu quelques oppositions
apparemment. Mais bien sûr, j'y serai allée.
Si j'étais restée à La Pomme on
serait quatre pour cette saison : Edwige Pitel , Claire
Antomarchi, cette néo-calédonienne et
moi. Quand je suis partie de La Pomme, je savais déjà
que Pitel avait signé. Mais ce qui m'attirait,
c'était une équipe soudée, avec
une bonne ambiance.
VFO : Au Vélo Club de Saint Julien
en Genevois, tu as été suivie par Claire
Antomarchi, qui était avec également avec
toi au VCLP Marseille, mais tu retrouveras là-bas
des compétitrices comme Stéphanie Reymond,
Jeniifer Dehaas-Boissière, Virginie Jacob ou
encore Fanny Riberot. Vous allez former une équipe
très compétitive cette année ?
Quels sont tes et vos objectifs en 2004 ?
SR : Que nous mutions dans
le même club avec Claire, c'est une pure coïncidence.
Mes objectifs pour cette saison ? Et bien
Les
manches de Coupe de France. Je n'ai jamais vraiment
aimé répondre à cette question
! Je me souviens qu'en minime 2, on avait un entraîneur
assez particulier : il nous avait tous convoqué
un par un en nous demandant nos trois objectifs de la
saison. Je lui avais répondu très ironiquement
: 1ère course, 2ème course et 3ème
course ! Je te répondrai un peu la même
chose mais j'ai quand même plus d'ambitions. J'ai
l'intention de faire de mon mieux chaque fois que je
prendrai le départ d'une course. Et pour ce qui
est de mon nouveau club, il y a sûrement le Championnat
Rhône Alpes où mes nouvelles coéquipières
ont bien brillé en 2003, les Coupes de France,
le Tour de la Drôme, le Tour de la Haute Vienne
et le Tour de l'Ardèche. Je n'ai pas encore trop
eu l'occasion de les rencontrer, mais nous en avions
parlé au téléphone avec Alain "demi-portion"
Berger.
VFO
: Plus globalement, avec ton arrivée en Rhône-Alpes
et celle de Claire Antomarchi, et malgré le départ
(retour) de Virginie Moinard en Ile de France, le niveau
de ce comité va encore s'élever alors
qu'il figurait déjà parmis l'un des plus
compétitif. Ne crainds tu pas la concurrence
pour les sélection régionales ?
SR : C'est un risque mais
ça ne me dérange pas et puis le sport
c'est ça : c'est la compétition. Au contraire,
c'est motivant. En Provence ou en Méditerranée,
il n'y en avait pas. Les sélections étaient
vite faites ou il fallait faire du racolage pour arriver
à en faire une et franchement, c'était
démoralisant.
VFO : Que penses-tu du cyclisme féminin
en Provence ? Est-ce une des raisons qui t'a fait quitter
ce comité ?
SR : C'est un cercle vicieux
: personne n'a jamais vraiment voulu s'occuper des féminines,
du coup, elles n'étaient pas motivées.
Et quand il y a eu des personnes motivées pour
encadrer, c'est les filles qui ne jouaient plus le jeu,
et les personne se démotivaient. Et ça
durera longtemps comme ça je pense. Je me souviens
qu'en minimes/cadettes, on était au moins une
vingtaine ; maintenant, il ne reste plus que moi, Jennifer
Théolas et Clara Sanchez. Et pourtant, plusieus
marchaient pas mal. Mais en passant junior, elles ont
quasiment toutes arrêter. C'est là qu'il
y a un problème : on a du mal à fidéliser
les licenciées.
VFO : Serais-tu tentée par une
expérience dans un Groupe Sportif UCI si l'occasion
se présentait ?
SR : Bien sur !
VFO : On est habitué à te
voir sur le vélo avec de long cheveux attachés
en tresses. N'est-ce pas un 'handicap aérodynamique
ou pratique' sur le vélo !?
SR : Je les ai fait couper
(snif !). Ils sont trop courts maintenant... Mais bon,
ça va repousser. Pour moi, c'est plus une question
d'esthétisme qu'autre chose. J'ai toujours eu
les cheveux longs, on peut se faire de belles coiffures
comme ça. Et puis mes cheveux, c'est toute ma
vie !! Je n'ai eu les cheveux courts que seulement deux
fois, mais chaque fois, je passais d'un extrême
à l'autre, c'est à dire de la taille aux
oreilles mais jamais à la garçonne. Et
puis, c'est quoi cette idée farfelue ?!
Propos
recueillis par Christophe Podevin, janvier 2004
Merci
à Sandrine Revol pour sa participation.
Trophée des Grimpeurs 2003
Critérium d'Arpajon sur Cère 2003
Prix de Miribel 1999 (à gauche) et Championnat
de Franfe 2003 à Briançon (à
droite)
Prix de Villes 2001
|
Circuit National Féminin 2003
Critérium de Lanobre 2003
Tour d'Ardèche 2003
|
Photos
Christophe Podevin
|
|